Article précédent : Paul Jacoulet, artiste français de l’estampe japonaise : technique, stylistique, sujets
Le marché des estampes de Paul Jacoulet (1896-1960)
Les estampes de Paul Jacoulet sont plutôt rares mais abordables car la demande est encore faible.
4 critères déterminent le prix des estampes de Paul jacoulet.
Deux sont prépondérants (et très habituels dans l’estampe) :
– l’état de conservation
Les estampes de Jacoulet ont été souvent utilisées comme les beaux objets de décorations qu’elles sont d’ailleurs. Elles ont été encadrées et exposées sans précautions. Elles peuvent donc être décolorées ou jaunies quand elles arrivent sur le marché. L e prix doit en tenir compte.
– Le sujet
Certains sujets sont plus appréciés que d’autres faisant varier les prix du simple au quadruple.
Le 3ème : La taille fait varier le prix.
Un 4ème critère plus particulier détermine la valeur de ses estampes :
La virtuosité de l’impression avec des poudres de mica (assez courante dans l’estampe) ou des poudres d’or, d’argent, de perle (beaucoup plus rares) est un facteur à l’origine de prix plus importants. Ces techniques sont compliquées et la génération des imprimeurs capables de les mettre en œuvre peine à se renouveler.
Les prix :
On trouve donc des estampes de Paul Jacoulet à partir de 600 € et jusqu’à 5000 € en fonction de ces critères. La plupart coutent entre 800 € et 1300 €.
Tailles :
– La majorité des estampes sont des oban de 39 cm x 26 cm. Le format oban est le plus courant dans l’estampe japonaise. Ce format est en général variable à 1 ou 2 centimètres près chez un même éditeur mais les oban de Jacoulet sont toujours de même dimension.
– Plus rare : le grand oban,
– Exceptionnel : le format carte postale pour une série ou des séries de cartes de Noël.
Existence de faux Jacoulet ?
Il n’existe pas de faux dans la mesure où une contrefaçon d’estampe de Paul Jacoulet serait techniquement très difficile à réaliser. Elle nécessiterait l’embauche de graveurs et d’imprimeurs chevronnés qu’il faudrait payer très cher et il n’y a pas assez de demande pour les estampes de Jacoulet pour que ce business soit lucratif.
Existence de rééditions
A notre connaissance, il n’existe pas de rééditions, que ce soit des impressions posthumes avec les bois gravés du vivant de l’artiste ou avec des impressions à partir des bois regravés.
Caractéristiques des estampes
– Elles sont signées au crayon « Paul Jacoulet ».
– Elles portent un cachet rouge en forme de pêche, de bateau, de papillon…
– Elles sont numérotées au verso avec un cachet qui porte le numéro de tirage.
– Les tirages sont le plus souvent de 350 exemplaires.
– Elles portent le cachet de l’imprimeur et du graveur.
– Le titre est imprimé en français.
– Ses initiales J.P. sont en filigrane dans le papier.
Exceptions à tout ce qui vient d’être dit :
On peut trouver des estampes ni signées, ni numérotées. Elles pourraient avoir été mises hors commerce pour certaines raisons puis récupérées et vendues par les imprimeurs.
D’après Richard Miles, « Filles de la Brousse – Nord Célèbes » qu’il dessina vers la fin de sa vie, a été tirée à 60 exemplaires maximum. Ces tirages portent le cachet « PJ » au verso au lieu du cachet portant le numéro de tirage.
Une estampe au prix élevé : « La Dame de Paris » de 1934 , a été adjugée 25.000 dollars en 1980 lors d’une vente aux enchères.
Conseil :
Rechercher aussi des estampes japonaises dont les bois ont été gravés par Kentaro Maeda, le meilleur graveur du XXème siècle et graveur de Paul Jacoulet de 1935 à 1960.
Hasui Kawase, « Le temple Saishoin sous la neige, Hirosaki » de 1936, détail, gravure sur bois, estampe du mouvement « Shin hanga », éditeur Watanabe, graveur Kentaro Maeda,
Voir la biographie d’Hasui Kawase
Kentaro a aussi travaillé sur d’excellentes rééditions d’estampes classiques de l’Ukiyo-e souvent pour l’éditeur Yuyudo.
Il est toujours préférable quand on hésite entre 2 rééditions de choisir celles qui portent dans la marge le nom du graveur des bois et de l’artisan imprimeur.
Voir une réédition de Sharaku signée de Kentaro Maeda (exemple).
Ci-dessus une réédition d’Hiroshige signée de Kentaro Maeda.
Bettina Vannier
www.artmemo.fr